Fondé en 1990, il sera le siège de la fondation de la Confédération Francophone d'Hypnose et de Thérapies Brèves en 1996 et organisera les deux premiers Forum en 1997 et 2000. Les thématiques retenues ont été successivement « Art et Méthodes » en 1997 et « Art ou Méthodes » en 2000 soulignant l'intérêt porté dès l'origine pour les dimensions artistiques en relation avec l'hypnose. Cette orientation se retrouvera avec les différents Forum qui suivront et celui de Strasbourg, 8° du nom, y accordera, à son tour, une place de choix. Ce goût pour l'« image » dans toutes ses dimensions expressives (métaphore, peinture, photo etc) est l'une des caractéristiques de l'hypnose francophone.
Le Pr Edouard Zarifian (Il nous a fait l'honneur et l'amitié de préfacer les Actes du 1º Forum. En 2000, l'aventure de la CFHTB est bien lancée et Dominique Megglé, Claude Virot, Paul-Henri Mambourg, Thierry Servillat, Jean-Claude Espinosa et maintenant Christian Schmitt se sont succédés pour donner plus d'ampleur à la CFHTB et de reconnaissance à l'hypnose thérapeutique. Dans les dimensions plus modestes de Vaison-la-Romaine, nous avons organisé une série de 4 colloques « les Transversales de Vaison-la-Romaine » de 2002 à 2008 dont les thèmes ont abordé la place d'Erickson dans le monde hypnotique contemporain, la souffrance, le paradoxe, l'humour et l'éthique en établissant des collaborations avec des œuvres humanitaires telles « Douleurs sans Frontières » et « Le Rire Médecin » avec le soutien actif du Pr Patrice Queneau, membre de l'Académie de Médecine, et du Pr André Muller.
Depuis 11 années, nous organisons sous l'égide de l'IMHEA-P, l'Université d'été qui réunit 6 conférenciers internationaux pour 3 jours d'ateliers sous les platanes. L'originalité de ces ateliers est la durée de 3 heures qui permet un véritable apprentissage et la convivialité des échanges. Certains de ces ateliers sont des duos pour répondre de façon croisée aux questions des participants. Dynamisme garanti! Par ailleurs, I'IMHEA-P participe activement à la vie de la CFHTB, notamment à la préparation du XX° Congrès International d'Hypnose en 2015 (50 ans après celui de Paris en 1965 !).
Mais à l'hôpital Sainte Anne, à Paris, où j'exerçais alors, l'hypnose sentait le soufre Beaucoup plus tard, ce fut la formidable poussée de la pensée et de la pratique de Milton H. Erickson qui traversa l'Atlantique et sut séduire des thérapeutes français. D'abord, de manière confidentielle puis avec une ampleur très rapidement croissante les demandes de formation se sont multipliées
La psychiatrie officielle, je veux dire universitaire, ne reconnaissant de mérites qu'aux neurotransmetteurs et oubliant trop souvent l'existence du psychisme, est restée, bien évidemment, en marge du mouvement Je pus cependant accueillir Dominique Megglé, dans le service où je travaille au CHU de Caen pour monter un séminaire de formation à l'hypnose éricksonienne.
Le succès fut total et psychiatres, psychologues et médecins généralistes découvrirent alors les possibilités thérapeutiques de l'hypnose.
Elle ré-instaure une clinique du sujet dans sa globalité et dans son contexte et constitue un lieu de rencontre de la cognition (dans sa dimension d'apprentissage), du sens, des affects et de la communication comme le dit si bien Patrick Bellet.
Les détracteurs de l'hypnose la disqualifient en général sans jamais avoir essayé de comprendre ce qu'elle est ou de vérifier ses résultats. Le processus de guérison est toujours une dialectique de l'échange où le patient est actif. Le mot sulfureux de «suggestion», honni par la psychiatrie et la science officielle, montre en fait l'ampleur de son contenu. Il recèle ce qui est spécifique à la communication et la métaphore y joue un rôle essentiel. Le patient retrouve des capacités enfouies (vous avez dit refoulement 7) démontrant que l'inconscient n'est pas une propriété exclusive de la psychanalyse.
L'hypnose est une pédagogie qui permet l'accès aux ressources insoupçonnées que l'on possède en soi mais en s'autorisant à les utiliser. Cela n'a rien de magique et d'autres cultures que la notre, par d'autres voies, arrivent aux mêmes résultats dans le domaine psychique mais également physique, comme le montre la pratique des arts martiaux.
L'hypnose aujourd'hui n'a plus besoin de convaincre. Ceux qui veulent savoir peuvent avoir accès à la connaissance. Récemment la presse a fait état d'une cholécystectomie réalisée sous hypnose, ce qui devrait, pour le moins, troubler les incrédules et les indifférents.
« La vigueur, la diversité, la richesse de l'hypnose tant au plan conceptuel qu'en ce qui concerne les applications thérapeutiques sont illustrées dans la publication en deux tomes des Actes du 1er Forum Francophone d'Hypnose et de Thérapies Brèves. Trois cents participants et cinquante conférenciers se sont attachés à décrire et à évaluer les apports de l'hypnose. Ils ont en tous les cas parfaitement démontré qu'il s'agit d'un carrefour où se réalise l'heureuse alliance de la science et du sens. Décidément, c'est bien vrai, l'hypnose n'a pas fini de faire parler d'elle. »
Edouard Zarifian
Professeur de psychiatrie et de psychologie médicale
CHU de Caen